MALAISIE Bornéo La région du Sabah Aout 2024

  Pendant ce voyage nous visitons sur l'ile de Bornéo: Le Brunei, ainsi que les régions Etats de Malaisie. Petit rappel géographique, Bornéo est occupée par trois pays différents. Le Brunei, la Malaisie avec la région du Sabah et du Sarawak, et l'Indonésie avec le Kalimantan qui détient  3/4 de l'île..

Passer du Brunei au Sabah est une véritable aventure! Une journée de transport avec 8 passages de frontières! On ne s'ennuie pas..

Le Sabah est un Etat de Malaisie occupant la partie nord Est de l'île de Bornéo. Il est reconnu pour abriter en son cœur le point culminant du pays, le mont Kinabalu, mais aussi des forêts humides denses avec une faune qui se bat pour garder sa place, sans oublier des fonds marins qui comptent parmi les plus beaux au monde. 

Sur le papier ce territoire a de quoi être passionnant, mais voilà. La production intensive de l'huile de palme est passée par là. En quelques dizaines d'années, le paysage a changé. A ce jour, 85% de terres agricoles sont consacrées aux palmiers à huile. Et 1/5 de l'huile de palme mondiale provient de l'Etat du Sabah (Libération). Cette industrie combinée à l'explosion de l'exploitation du bois, du caoutchouc, et des sites miniers a entrainé une déforestation sans précédent. Près de 50% des forêts de Bornéo ont disparu, entrainant une effondrement de la faune et de la flore régionale, sachant que l'ile abrite 6% de la biodiversité mondiale (Wwf) . Le visage de la région en est forcement profondément impacté. 

Parc National Kinabalu: 

Apres un court transit par la ville de Kota Kinabalu, nous filons à 2h de bus de là, dans le parc National Kinabalu. La star de ce parc naturel, inscrit à l'Unesco, est l'imposant Mont Kinabalu avec sa coiffe granitique surmesure. Du haut de ses 4095m, c'est la plus haute montagne de Bornéo, et le plus haut sommet entre l'Hymalaya et la Nouvelle-Guinée. Chose incroyable, aujourd'hui, les foules se pressent pour faire son ascension, malgré des tarifs devenus exorbitants! Et surtout le massif reste imprévisible.. En 2015, un terrible tremblement de terre emporta 18 personnes dont beaucoup étaient des étudiants de Singapour.. 

Véritable paradis botanique. L'altitude et sa position tropicale sont une aubaine pour la création d'un jardin d'Eden. Plusieurs sentiers de randonnée permettent d'en explorer les versants.

Le mont Kinabalu en toile de fond.

Notre logement.

Ici les nuits sont froides! Ca change.

En route pour la découverte du Parc de Kinabalou.

Le drapeau du Sabah.

L'un des sentiers quadrillant le parc.

Peu de visiteurs sur les chemins de randonnée.

Les chants d'oiseaux colorés nous accompagnent..

Nature, une artiste mondialement reconnue.

Hommage aux victimes du tremblement de terre de 2015, la plupart étaient jeunes..

Ornithoptère de Brooke.

Ici, la forêt est protégée et ca fait du bien!

Plantes carnivores.

Le jardin botanique du parc rassemble une collection de plantes d'une incroyable richesse au sein d'une mossy forrest, une forêt où la mousse recouvre tout..

Medinilla.

Des insectes étranges comme le Platerodrilus de l'ordre des Coleoptera

Le dernier jour, le Kinabalu sort des nuages. Un beau cadeau de départ!

La route entre le parc Kinabalu et Semporna est une véritable claque! Plus de 300km de palmiers à huile défilent sous nos yeux ahuris! Nous prenons conscience de l'ampleur de la catastrophe écologique. Mais ou sont passées les forêts tropicales? Que reste t'il de cet important poumon vert, pourtant si essentiel pour réduire le réchauffement climatique?

Champ de palmiers à huile.

Le voyage nous rappelle aussi une triste page de l'histoire de la 2ème guerre mondiale. La marche de la mort de Sandakan. Sur cette ville du bord de mer, les japonais avait installé un camp de détention avec plus  de plus de 1700 prisonniers australiens et 641 anglais. A l'approche des Alliés, les japonais les obligèrent à se déplacer vers l'intérieur des terres, avec des marches interminables sous la chaleur tropicale. Entre les maladies, la dénutrition, et l'exécution des plus faibles, il n'y eu aucun survivant.. 

Semporna et le parc Taman Tun Sakaran:

Apres cette traversée révélatrice des plaies du pays, nous arrivons au sud Est du Sabah, dans la ville côtière de Semporna. La ville contraste avec le reste du territoire, par sa pauvreté et dans laquelle le radicalisme religieux tente s'installer.. Pourtant Semporna et son archipel est un lieu mondialement connu pour ses fonds marins d'une extrême richesse qui attirent un nombre croissant de plongeurs. Une fois de plus le clivage socio économique est cuisant.. Et difficile à comprendre.

Le secteur à découvrir se divise en deux parties: Les îles du parc marin de Tun Sakaran, et les îles méridionales de Sipidan, Mabul pour le paradis des plongeurs.

Aurore part découvrir le temps d'une journée le parc Marin de Tun Sakaran avec les îles de Mataking, Sibuan, et Kapalai, avec au programme de beaux snorkelling.

Et Sébastien de son coté, part faire une journée plongée bouteille du coté de Pulau Mabul, avec plusieurs découvertes sous marine à la hauteur de la réputation du site: Tortues marines à profusions, poissons scorpions, murènes, raies.. Quel défilé! Malheureusement sur ce secteur la pollution plastique est omniprésente.. De grandes plaques flottantes de déchets tachent un si beau tableau..

La ville de Semporna a peu de chose à offrir.

Les îles du parc marin de Tun Sakaran au petit matin.

Mataking.

Les eaux turquoises du parc marin..

Sibuan.

Une vrai piscine!

C'est parti pour une session de snorkeling.

Poisson trompette jaune.

Visibilité top!

Etoile de mer à cornes.

Sepilok jungle resort : 

Un peu plus au nord de Semporna, nous filons visiter les alentours de Sepilok. Nous nous installons dans cet hôtel, certes sur le retour, mais dans un environnement vraiment nature. Un parc tropical avec des étangs où il est possible d'observer les oiseaux et surprendre certains reptiles.. 

Arbres à Ramboutans. Parfait pour cueillir de délicieux fruits.

Ramboutans.

Cadre du restaurant de l'hôtel.

A quelques pas du restaurant ce serpent Boiga ou serpent des Mangroves, a élu domicile.

Ce serpent peut atteindre 2,50. Sans être mortel, son venin peut entrainer de sérieuses complications.

Environnement du lodge.

L'Eurylaimidae est de la famille des passereaux.

Petit varan type du Timor.

Piscine du lodge. Bien agréable après une journée chaude.

Nous en profitons pour faire une marche de nuit avec un guide autour de l'établissement.. Ce type de balade permet de débusquer les espèces nocturnes.

Le Slow Loris fait parti de l'ordre des primates, il est active la nuit. On le trouve dans les zones tropicales.

Centre de réhabilitation des Orangs Outans à Sepilok: 

C'est la destination incontournable au Sabah pour l'observation des Orangs Outans. Le centre de réhabilitation de Sepilok est mondialement connu pour son travail. Dans une immense réserve, le centre réhabilite les spécimens orphelins, blessés, ou récupérés de détention, en vue d'une réintroduction progressive dans leur habitat naturel. Les équipes déposent de la nourriture à deux reprises dans la journée pour ceux encore dépendants. Les touristes se massent sur des passerelles pour observer nos congénères se délecter de tous ces fruits. L'avis de notre visite est en demie teinte, l'investissement du centre est primordial et nécessaire, mais finalement l'attroupement touristique (nous étions dedans) à des airs de foire. Nous avions vraiment le sensation que certaines familles voyaient cela comme un divertissement, loin de toutes préoccupations . Au final, il n'y a eu aucune interaction avec les bénévoles lors de notre passage, ce qui ne facilite pas le travail de sensibilisation.. Dommage.

Depuis la nurserie vitrée, nous observons les jeunes sortir de la forêt pour le festin.

Puis la sieste.

Celui-ci a des ramboutans plein la main.

Sur une autre plateforme, ce sont les adultes, parfois avec le petit, qui viennent profiter du repas offert. Evidemment les Orang Outans sont en liberté et libres de venir ou non..

Bornéo Sun Bear Conservation Centre: 

 Juste en face du centre pour Orangs Outans, le centre de réhabilitation de l'ours malais de Bornéo soigne et réhabilite la deuxième espèce d'ours la plus menacée au monde. Beaucoup des pensionnaires de cette réserve étaient en détention chez des particuliers, dans des conditions inacceptables, juste pour le loisir. Enormément d'entre eux souffrent encore aujourd'hui de troubles psychologiques. Bien moins touristique que sa voisine, les équipes font un travail extraordinaire. 

On m'a forcé!

Plus petit que ses cousins européens ou américains, l'ours malais n'en reste pas moins impressionnant.

Alors que nous regardons les comportement des ours, des singes Thomas Leaf rouges font une apparition. Nos premiers rouges, génial.

Rainforest sepilok:

 Non loin de l'hôtel, ce centre de découverte permet de s'enfoncer un peu plus dans la forêt humide de Bornéo. Pendant plusieurs heures, vous suivez les sentiers de la réserve, puis vous approchez la canopée grâce à un ensemble de passerelles. Avec une pointe de patience et un brin de chance, la faune n'est jamais très loin. Les bruits de la jungle vous entourent, et parfois la surprise est immense..

Les passerelles à plusieurs dizaines de mètres de hauteur.

Les Gibbons.

Géant de la forêt.

Les macaques entrent en scène.

Papillon Parthenos Sylvia.

Calao.

Ecureuil tropical.

Il est assez tôt le matin, au détour d'un sentier, les feuillages s'agitent, en levant la tête nous voyons cette petite bouille qui nous observe. Une rencontre sauvage avec les Orangs Outans.. Voilà un instant hors du temps qui vous transperce. Suivi de sa maman, nous nous observons pendant un long moment. 

Sukau, Croisière sur la riviere kinabatagan:  

Les anses de la rivière Kinabatagan circulent entre la mer toute proche, et l'intérieur des terres du Sabah. Autrefois les courbes de la rivière Kinabatagan serpentaient dans une forêt sans limite, dans laquelle la faune prospérait.. Aujourd'hui cette zone est devenue un corridor entre la mer et les terres intérieurs, et la réserve Deramakot, un bastion de résistance de la nature et des animaux face à l'oppression des compagnies productrices de l'huile de palme qui tentent de grapiller chaque jour le moindre centimètre sur cette ceinture de sécurité verte. Une croisière sur les affluents du Kinabatagan est la promesse de toucher des yeux cette incroyable biodiversité en danger. Crocodiles, singes nasiques, Orangs Outans, calaos, et bien sur avec un peu de chance les éléphants Pygmés. Le spectacle est à la fois fantastique et dramatique. Des animaux libres, mais dans un habitat naturel qui est en train de disparaitre. Pousser vers le rivage, à quoi ressemblera demain? 

Depuis notre lodge, le Sukau Greenview, nous partons pendant 3 jours faire des incursions de jours comme de nuits, sur la rivière.  

A gauche, notre chambre.

Cantine du lodge donnant sur la rivière Kinabatagan.

L'aurore offre ses premières lueurs.

Nos embarcations.

Anciennes revues mises à disposition!

La croisière du matin est incroyable car le jour se lève à peine, le fleuve est calme, et les premiers sons de la forêt se font entendre.. 

Crocodile.

Là nous réalisons que les palmiers à huile sont arrivés jusqu'à la rivière.. Au détriment de la réserve, du corridor vert. La vie de nombreuses espèces ne tient qu'à un fil.

Kingfish.

La petite embarcation permet de pénétrer dans les méandres de la rivière.

Le crocodile n'est jamais loin..

Celui-ci est particulièrement grand, on verra plus tard pour la baignade.

Un Orang Outan montre le bout de son nez.

Aigle dont je ne connais plus le nom..

Les calaos ou hornbill font le spectacle.

Certains même semblent nous dire bonjour!

Une petite marche dans la forêt avec un guide pour nous montrer quelques plantes natives. 

Juste un insecte qui se met en boule lorsqu'il se sent en danger.

En fin de journée, la navigation reprend pour plusieurs heures pour observer la faune.

Singe nasique.

On a vraiment l'impression qu'il porte un masque ce singe.

Macaque.

Calao gris.

Cigogne de Storm.

Kingfish à dos bleu.

Tout s'assombrit dans la jungle.

Puis tout à coup, des formes sortent de la forêt.. Les éléphants Pygmée de Bornéo se préparent à traverser la rivière. Nos premiers éléphants sauvages, quel grand moment! 

Il fait partie de la famille des éléphants d'Asie. Bien que plus petit que ses homologues africains, il peut atteindre quand même près de 3 mètres. Cette espèce est en voie de disparition. Il ne resterait que 1500 individus à l'état sauvage. La perte d'habitat est la principale menace.

Finalement c'est plus de 10 individus qui nous avons la chance d'observer traverser la rivière. L'éléphant se sert de sa trompe comme d'un tuba, incroyable!

Calao rhinocéros en plein vol.

Apres le diner, nous repartons sur la rivière pour observer les noctambules..

Les hirondelles s'accrochent aux parois rocheuses du rivage. 

Le varan du Timor, lui semble être parti dans les bras de Morphée.

Une famille de Eurylaimidae, passereaux.

Le Kingfish  est toujours actif.

Calao à huppe blanche.

Maître hibou.

Le croco adorent la nuit pour chasser. Ils ont une très bonne vision nocturne.

kota kinabalu : 

La capitale est juste un point de passage entre l'entrée au Sabah et un départ pour l'Etat malaisien voisin, le Sarawak, peu de choses à visiter. 

La ville est en bord de mer.

Même à Kota Kinabalu il y a du street Art.

Marché de nuit.

Resto Indo malais pour se restaurer.

Crêpe avec différentes mets pour l'accompagner.

Le Sabah est un producteur de thé.

Monnaie malaisienne: Les ringgits.

Le Sabah nous a secoué, nous a ému au plus profond de nous. Alors oui, nous avons gouté à ces forêts si précieuses, à ces images de reportage. Nous avons eu la chance d'apercevoir de nombreuses espèces endémiques. Mais ce qui nous a frappé le plus c'est la détresse de toutes ces merveilles. La forêt d'antan recouvrant la région se résume aujourd'hui à des parc naturels se réduisant en peau de chagrin. Il suffit de prendre une carte pour comprendre la situation. L'Etat et les responsables de la déforestation s'approprient ces réserves pour en faire des mannes financières. Demandant aux touristes des sommes exorbitantes pour approcher les derniers pans de la biodiversité. Du jamais vu de notre coté! Mais il ne faut pas se méprendre, nous sommes aussi responsables. Le voyage peut être magique comme il peut nous rappeler combien notre consommation peut devenir destructrice.